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Jours dans le pays : 17 jours

Km dans le pays : 1900

 

 

12 février, nous sommes donc au Burkina. Nous poussons jusqu'à Ouahigouya (oui, nous aussi avons des problèmes pour le prononcer) où nous galérons pour trouver un endroit pour dormir. Finalement nous allons à l'association Ecla qui loue des chambres. L'endroit est très bien, petit jardin ombragé et nous mangeons même dans leur resto pour une somme plus qu'honorable.

En traversant la frontière nous avons parcouru les généralités des divers guides en notre possession sur le Burkina pour apprendre que ce pays était un des plus pauvres de la planète. Transposant ce que nous avons déjà vu dans les pays précédents à cette info, nous nous sommes préparés à voir des endroits désolés, sales, plein d'ordures avec beaucoup de demandes de cadeaux et des problèmes de ravitaillement. Et bien, pas du tout. Comme quoi il faut se méfier de nos clichés. Les villages et villes, nous sont apparus plus propre qu'au Mali avec des petites boutiques bien organisées, jolies et bien achalandées. A Dédougou où nous sommes restés quelques jours dans la "petite" cour de l'hotel de la gare routière (un bon coin pas cher, avec de l'eau, au centre mais très rustique) nous avons fait pas mal de km "à pied" dans la ville et nous avions la sensation étrange d'être transparents, voir même noirs tant les gens se souciaient peu de nous voir passer. Et pour ce qui est des cadeaux la situation s'est inversée, nous repartirons du Burkina avec nos soutes à cadeaux pleines, de nombreuses personnes nous ayant fait des présents pour le plaisir de nous faire plaisir et pour que nous gardions un souvenir matériel du temps passé avec eux.

Au bout de quelques jours, nous arrivons à Bobo-Dioulasso, nous tentons d'abord une auberge tenue par un français où on nous sort du chapeau, un tarif "camping car".

Où ça un camping car ? Sur le même ton qu'Obélix quand il dit "Qui est gros?"

Nous avons finalement garé notre 4x4 aménagé chez Casa Africa et bien nous en a pris.

Nous avons rencontré là que des gens formidables et intéressants qu'ils soient Burkinabé ou de passage comme nous.

Petit bestiaire: Tout d'abord Knut, un allemand qui se promène dans son fourgon Mercedes 4x4, aménagé par ses soins. Bien connu en Afrique de l'ouest par le gars qui a cassé deux fois sa boite de vitesse à chaque fois au milieu de nulle part alors que son fourgon était neuf. Ensuite Bioma, un burkinabais joueur de balafon et qui en a conçu un en alu. Après de nombreuses recherches sur la taille des lames, le pourcentage de sable qu'il doit mettre dans l'alu et le nombre d'entaille qu'il y réalise, il est arrivé à un petit instrument qui sonne à merveille. Nous en achetons un pour les schtroumphs (quasi cadeau) et Bioma viendra durant trois jours leur faire des cours particuliers. Ensuite Yole, un français avec sa petite tente qui a amené avec lui comme monnaie d'échange ses contes et ses clowneries. Il offre aux enfants deux sifflets donc celui de son clown. Ensuite Maiga, un burkinabais qui a pas mal voyagé en Afrique qui fait de l'artisanat et qui expose à Casa Africa. Il offre aux schtroumphs des colliers, des statuettes d'animaux et surtout du temps pour leur apprendre à confectionner des colliers et des bracelets, tout ça avec son stock personnel de perles. Ensuite Didier, un français qui s'est mis dans une histoire à l'africaine alors qu'il cherchait son graal en Afrique de l'ouest. Ensuite Maxi et Jeff, un français et une allemande avec leur gros sacs à dos qui après avoir fait l'Amérique du sud, se balade en Afrique. Et d'autres...

Nous cohabitons tous dans la cour et échangeons avec plaisir mais bon, nous avons un voyage à faire et il nous faut avancer.

Prochaine étape, le lac Tengrela pour aller voir les hippo. Nous arrivons dans l'après midi, discutons avec un piroguier et nous nous mettons d'accord pour aller les voir en fin de journée quand ils sont le plus actifs. Cela nous donne du temps pour faire des cours sous les manguiers. Le piroguier est un pécheur à l'épervier. Vous avez deviné la suite, Hugo lui a raconté qu'il en avait un, lui a montré et a dégoté des cours particulier de lancé d'épervier.
Résultat du premier lancé, quatre sardines (oui, les sardines c'est dans la mer mais c'est comme ça qu'ils appellent ce type de poisson), deuxième lancé, quatre sardines. Pas mal pour un début.

Quant aux hippo, déjà que de loin depuis la terre ferme, c'est impressionnant, de près sur une pirogue c'est quasiment stressant, d'autant plus que même si le piroguier avait de gros biceps notre embarcation aurait manqué de chevaux pour faire face à un démarrage d'une de ces bestioles. Mais c'était beau. Deux jeunes (type adolescents) n'arrétaient pas de ce chamailler à grand coup de gueule et de bonds hors de l'eau et une maman, elle, jouait avec ces deux petits qui lui mordaient les fesses. C'était vivant. A un moment donné, on a du s'approcher trop près de la maman (+/- 20 m) et elle s'est arrêtée de jouer et nous a regardé. Face à la pirogue, juste la tête hors de l'eau avec ses oreilles rondes à la mickey. On s'est soutenu le regards pendant quelques minutes quand on a noté un léger mais léger sillon de chaque coté de son cou. Imperceptiblement elle s'avançait vers nous. Encore quelques secondes pour en être sur et en arrière toute. Petite accélération de la mère de famille pour donner du courage au piroguier puis quand nous fumes à distance réglementaire, arrêt et retour aux jeux sans nous regarder.

Nous avons bivouaqué au bord du lac où nous avons croisé un couple de français que nous avions rencontré à l'ambassade du Burkina à Bamako... Le lendemain on nous a montré le départ d'une piste qui nous amène aux chutes et dômes de Karfiguela sans repasser par Banfora. Un bon plan qui nous fait faire 9 km au lieu d'une trentaine. Cette piste surtout fréquentée par des vélos est surélevée et passe au milieu des rizières. La région de Banfora possède pas mal d'eau et est très verte, on circule au milieu des potagers, des champs de canne à sucre et des rizières, ça change de la brousse. Les dômes sont jolis, les chutes ont peu d'eau, il fait chaud, on trace.

Nous décidons de pousser vers Gaoa puis de remonter sur Boromo pour aller voir nos premiers éléphants. La piste vers Gaoa est longue et lassante mais la tôle nous oblige à rester vigilants car nous roulons à 80/90 km/h pour atténuer ses effets et à cette vitesse les trous arrivent bien vite sous les roues ainsi que les chèvres.

Pêcheur

Hourmi, y a pas de faute...

Les bienfaits de l'argile

Il met un pied dans l'eau...deux pieds dans l'eau...

Petite pause:

Nous n'avons pas parlé, depuis que nous sommes partis d'un des aspects de la conduite sur piste ou sur route en Afrique de l'ouest qui est : le bétail.
Ici le bétail vaque à ses activités en toute liberté, il n'est pas parqué. On parque les potagers, voir les maisons pour les protéger du bétail mais pas les animaux. Donc sur la route on croise fréquemment tout ce petit monde au grès de leurs changements de directions et on se trouve confronté à leur niveau de connaissance du code de la route.

A ce jeu, il nous semble que celui qui s'en sort le mieux est le dromadaire. Il prend conscience de la présence d'une voiture d'assez loin et décide d'accélérer le pas ou de ne pas croiser la route afin de la laisser libre.
Le pire est le mouton, c'est pas une surprise. Lui prend conscience de la présence de la voiture quand on a tombé la seconde et qu'on est à quelques mètres de lui et là, il court mais pas forcément dans la bonne direction. Il faut surtout faire attention aux copains qui n'ont pas encore traversé car dans le tas, certains s'arrètent et d'autres sont pris d'une fulgurante envie de rejoindre les chanceux qui sont passés de l'autre coté.
La chèvre, elle, aurait tendance à bien réagir mais tout dépend de sa nationalité, nous avons trouvé des différences en fonction des pays. La chèvre mauritaniene est une catastrophe quand le troupeau a décidé de passer, il passe. La Malienne est certainement la plus respectueuse, son comportement se rapproche à celui du dromadaire quand à la burkinabaise, elle est aussi imprévisible que le mouton mais bien plus speed.
Reste la vache, placide qui regarde la voiture mais continue son chemin comme si de rien n'était. On fait son trou dans le troupeau en première tout doucement.
Et l'ane qui lu,i en toute situation suit son chemin sans jeter un quelconque regard à la voiture, dédain total.

A Gaoa, alors que nous cherchons un endroit pour dormir, un français, Jean Yves, vient à notre aide pensant que nous cherchons le musée. Nous ne le cherchons pas mais ça tombe bien car Jean Yves, marié avec une Burnikabaise vient d'ouvrir une petite auberge depuis un mois. Pas d'eau courante (le puits du quartier est à 40 m), pas d 'électricité (juste une batterie et deux lampes), une petite cour (où on peut tout de même rentrer le véhicule), c'est parfait.
Sa belle soeur gère l'endroit et est chargée chaque matin de remplir de grandes jarres d'eau pour les douches aux sceaux. A chaque voyage elle amène 30 litres sur la tête. Essayez...
Nous passons la soirée avec Jean Yves devant une bouteille de Bony (pastis de marseille) et le lendemain sur ses recommandations nous allons voir le musée avant de partir.
Le musée de Poni mis en place par un française porte sur la culture des Lobis, une ethnie guerrière et sur leusr voisins les Gans. Nous avons vraiment aimé cet endroit, ordonné par thème avec de belles pièces, des photos des années vingts et des guides agréables et compétents.

Depuis Gaoa, nous remontons vers le nord, direction Boromo. Une fois là bas nous cherchons le départ de la piste pour le camp Kaisedra, nous trouvons juste un petit panneau mentionnant le campement avec un gros "fermé" dessus. C'est pas grave, on a le waypoint, on attaque les 10 km de piste. En chemin, on tombe sur le couple d'allemand avec qui on avait fait un bout de route ensemble sur la route de l'espoir en Mauritanie et qui n'avait pas voulu dormir derrière la gendarmerie (vous vous souvenez ?). Pensant que c'était fermé, ils ne sont pas aller jusqu'au camp. Cependant nous trouvant dans le bush, ils font demi tour et nous emboîté le pas. Arrivé à deux cent mètres du camp, un guide court vers nous et nous stoppe. "Restez là, un groupe de vingt éléphants traversent le camp. C'est dangereux." On attend donc que les pachidermes dégagent la voie et finissons les derniers mètres qui nous séparent de l'arrivée. Et là, spectacle pendant une heure. Le camp est construit le long du fleuve, au bord d'une énorme mare de boue, appréciée par les éléphants. Pendant une heure c'est bain de boue, toilette, aspergeage, gratouillage, bousculade devant nos yeux et nos appareils photo. Quand se groupe disparaît, un autre apparaît sur l'autre rive du fleuve en quête de nourriture et quand ils partent à leur tour c'est un troisième qui nous arrive par la droite et traverse le fleuve sous nos yeux. Les gros en marchant et les plus petits à la nage avec leur trompe en position, tuba.
Effectivement, le camp n'est pas ouvert car cela fait deux ans de suite qu'il subit les conséquences de grosses crues du fleuve et pour le moment il est en reconstruction. On dort tout de même sur place avec le gardien et profitons pour nous seul de la magnifique terrasse aérienne au dessus du cours d'eau.

Bien sur qui dit eau, dit pêche et notre Bozo familial (En plus d'être un clown fameux, les Bozo sont une ethnie de pécheur au Mali et maintenant le surnom d'Hugo qui associe très bien les deux références du nom). Donc compétition de pêche à la sardine avec les pêcheurs locaux qui ont repris leurs activités après le passage des éléphants. Qui dit pêche, dit parfois accident de pêche avec pour résultat un hameçon planté jusqu'à la garde dans le doigt de Bozo. Panique dans les yeux d'Hugo car il a bien vu que l'hameçon ne ressortirait pas par là où il était rentré et qu'il était dans une situation décrite dans ses livres de pêche (comme quoi il est bon de les lire en entier) où il faut faire ressortir l'ardillon en transperçant les chairs, couper l'ardillon et enfin ressortir le reste de l'hameçon par là où il est entré.
Ainsi nous fîmes...
Ce ne fut pas une partie de plaisir mais trois minutes après, il sortait sa canne à mouche pour donner une leçon aux sardines.

Prochaine étape, Ouagadougou, Ouaga pour les intimes, direction l'OKKIN. Un hôtel trois étoiles bien connu des voyageurs où on peut camper gratuitement sur le parking ombragé et bénéficier de la piscine moyennant quelques consommations. Quel bonheur, si tous les trois étoiles faisaient ça... Ha, 'y a aussi la WIFI qui arrose même le parking.

Nous arrivons à l'hotel et 'y a foule. Knud (à Bobo, tous les matins il nous amenait le pain frais pour le petit déj des enfants. A Ouaga, il reprendra ses habitudes et nous aurons du pain frais pour nos tartines) est là qui attend ses visas, un anglais avec un magnifique land 6X6 de chez Foleys sur une base de 90, Ian un musicien qui fait le tour de l'Afrique avec son trombone et accessoirement son land, deux couples à moto et suivrons Olivier et Olivia (cela ne s'invente pas) avec leur camion, leurs chiens et Papus et encore Maxi et Jeff, toujours avec leurs gros sacs à dos. Il doit y avoir plus de monde sur le parking que dans l'hotel...
Nous devons faire le visa de l'entente et celui du Ghana, pour cela nous devons attendre lundi (on est arrivé un vendredi), cela nous donne du temps pour finir les évaluations. En tout on va rester sur le parking une semaine. Je vous la fait courte mais bien vite tout le monde s'est trouvé à son aise sur ce parking et sur le bord de la piscine, se relaxant des pistes et autres expériences du voyage. Dès le second soir, s'instauraient des dîners collectifs , dès le troisième matin des vaisselles collectives, dès la troisième après midi des lézardages au bord et dans la piscine collectifs, bref une petite communauté s'est crée, nous n'étions plus en voyage mais en vacances.

Pendant cette semaine, nous avons également fait le point des informations que nous avions pour la suite du voyage. Nous avons suivi les sites des deux équipages qui sont devant nous et pas mal questionné des connaissances qui gravitent dans les pays du centre de l'Afrique.
Nous pensons que la descente par la route est réalisable avec certainement des soucis en perspective mais cependant nous décidons de bypasser cette partie et de faire un saut de puce en bateau. Nous ne souhaitons pas exposer les enfants à des situations "trop" stressantes. L'expérience du stress est une chose qui peut être mise à profit mais celle de la peur en est une autre qui ne nous semble pas nécessaire et nous ne savons pas si les enfants auront assez de recul pour faire la différence et nous de sang froid pour les en protéger.
Cette décision prise, nous en faisons part au reste du groupe de l'Okkin. Ian, lui aussi a décidé de prendre le bateau avec son 110. Nous en parlons longuement et décidons de partager un container 40' high cube. Nous faisons un test sur le parking pour mesurer le volume conjoint de nos deux véhicules, résultat : il nous reste un peu moins de deux mètres que nous proposons à Kev et Lorraine pour mettre leur moto. Ce couple parti en moto pour trois ans est en pleine période de questionnement sur la suite du voyage car ils souffrent de la chaleur en moto et de l'inconfort du peu de matériel qu'ils peuvent transporter. Nous en parlons longuement (qu'est ce qu'on a pu parler sur ce parking !) et acceptent la proposition.
Nous partirons du Ghana pour, comme premier choix, la Namibie et comme deuxième, l'Afrique du Sud. Rendez vous autour du 20 mars à Accra pour organiser le shipping avec comme objectif un départ première quinzaine d'avril, d'ici là chacun va faire son petit périple dans les pays voisins. Dans notre cas on va faire Bénin, Togo, Ghana.

Nous quittons donc Ouaga et les copains du parking pour se rendre vers la frontière du Bénin, puis le parc de la Pandjari.

Nous faisons la route sur deux jours avec un arrêt à Fada, dans un camp de chasse. Nous rencontrons là, un ariègeois avec sa compagne qui est guide de chasse pour la saison, pour le petit gibier.
Petite info en passant : si vous voulez chasser le lion, le coup de fusil (c'est à dire le droit de le tuer) coute 16 000 euros...

Le passage de frontière se déroule sans problème et nous passons rapidement la police, la douane et la gendarmerie grace à notre joker : Jo.
Dès qu'il faut dealer avec des uniformes ou dans les ambassades, elle m'accompagne avec comme consigne (sinon elle ne mange pas au prochain repas...) d'afficher son plus beau sourire, type élection de miss France et de dire "BONJOUR" à tous les gens qu'elle croise.
Et ça marche très bien.

 

Maiga

 

 

 

 

 

 

 

 

Climat : chaud à très chaud.

 

Budget :
Change :1euro =
Dépense totale :

Internet :
300 cfa/h
Gasoil : 655 cfa/l
Camping :1000 à 4000 cfa

Frontière : pas de soucis.

 

Internet :

 

 

 

Santé : un hameçon dans un doigt, des restes de rhumes et des coups de soleil.

 

Mécanique : la capucine se met à vibrer. Le clapet anti-retour du compresseur n'anti plus rien. Quelques fumées noires s'échappent parfois du pot. L'aiguille du cadran de mesure de l'EGT : 0, les vibrations : 1.


   
   

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